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Les cuvées non dosées (ou presque) passent la barre du million de bouteilles

C’est le grand effet de mode champenois. Ce qui est apparu comme un épiphénomène, il y a quelques années, est en train de se poursuivre en Champagne. La « diet » cuvée comme la surnomme les anglo-saxons (qui n’a de diet que le qualificatif) est passée de 0, 39%  des expéditions champenoises en 2000 à 1,09 % en 2017. Augmentant de  88 840  cols en 2 000 à  1, 6 million de cols en 2017.

Cette cuvée sans dosage (sans ajout de liqueur au dégorgement)  est ainsi qualifiée  de « Nature zéro » chez Drappier, de « Nue » au champagne Sacy,   « Extrem » chez Nicolas Feuillatte, « Pure Brut » chez Pol Roger ou Extra Brut Extra Bold chez Veuve-Clicquot voire la cuvée « Starck « chez Roederer….La liste est encore longue car cette vinification semble devoir être intégrée dans les gammes de nombreux vignerons et maisons.

Pour bénéficier du qualificatif « non dosé », aucune addition de sucre ne doit être apportée après la prise de mousse, la teneur en sucre résiduel devant demeurer inférieure à 3 g/l.  Le législateur européen, soucieux d’être précis, distingue  d’ailleurs  deux sous-catégories, «l’extra-brut» (de 0 à 6 g/l)  la plus vendue avec un million de bouteilles, et le «brut nature», «non dosé» ou «dosage zéro» à moins de 3 g/l.

Ce type de cuvée se vend bien sur  le marché français, mais également chez les Suisses, ,aux Etats-Unis,  en Europe du Nord, en Italie et au Japon, le premier client avec  l’expédition de 114 000 cols en 2017.   Le poisson ou les fruits de mer sont ses meilleurs amis faisant ressortir le goût iodé du champagne.  Le pari de la vinification sans sucre difficile à tenir pour éviter trop de fraîcheur. Le vin sans liqueur de dosage ne permet aucun maquillage d’aucune sorte. Les raisins doivent être d’une qualité irréprochable et bien matures. Les vins doivent vieillir longtemps en cave pour être appréciés.  Si ce n’est pas le cas, le consommateur , peu habitué, risque de trouver le champagne très acide. Certains spécialistes ou élaborateurs  regrettent d’ailleurs l’épure totale de sucre,  et  ajoutent,  qu’il faut bien à la plus jolie femme un soupçon de mascara pour la rendre encore plus belle.

Pour l’anecdote, il faut se souvenir qu’en 1976 que Bernard de Nonancourt, patron de la maison Laurent-Perrier, lance une cuvée « dépouillée » appelée l’Ultra Brut.. Elle sera commercialisée en 1981. Tous les spécialistes du vin la monteront au pinacle. Toutefois n’est pas Laurent-Perrier qui veut.