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Adaptations climatiques en Champagne (part 1) : les vignes semi-larges

Vignes semi larges en Champagne (photo ©CIVC)

C’est le point « vert ». Durant quelques jours, un petit  feuilleton à propos des innovations techniques du Comité Champagne sur l’adaptation au changement climatique.  Aujourd’hui : les vignes semi-larges.

Le réchauffement climatique est un fait. La température moyenne mondiale a augmenté de 0,8°C depuis l’ère préindustrielle.
En Champagne, les conséquences sont d’ores et déjà perceptibles. Comparée à la moyenne de référence trentenaire (1961-1990), la température a augmenté de 1,1 °, la pluviométrie, toujours en moyenne, de 700 mm/an. Les dégâts des gelées de printemps présentent une légère augmentation malgré la diminution du nombre de nuits de gel du fait d’un débourrement plus précoce. Les conséquences sont déjà perceptibles, et positives, pour la qualité des moûts : Sur les 30 dernières années, les vendanges sont plus précoces de 18 jours

Afin de répondre aux défis environnementaux et climatiques, c’est-à-dire, pour diminuer la quantité d’intrants et favoriser l’enherbement, une expérimentation modifiant la densité de plantation et surtout l’espace entre les rangs a été entreprise.

En 2005, le Comité national de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) autorise la plantation d’une dizaine d’hectares de vigne avec un écartement plus larges dans un cadre expérimental (AOC pour une durée limitée). L’expérimentation est composée de 17 parcelles réparties à travers l’aire d’appellation.

Les espacements entre rangs oscillent entre 1,80 m et 2,20 m et ceux entre ceps, sur le rang, entre 0,90 m et 1,20 m. La densité varie entre 4 000 et 5 500 pieds à l’hectare contre 8 000 traditionnellement, elle a nécessité de mettre au point des techniques culturales adaptées.

Un premier bilan montre que les vignes semi-larges sont un peu moins sensibles au gel de printemps, offrent une gestion facilitée de la bande enherbée, via une mécanisation plus simple, et une meilleure résistance à la contrainte hydrique. Elles permettent de conserver de l’acidité dans les raisins.

Des évaluations sont en cours quant aux conséquences d’un tel changement : conséquences agronomiques, œnologiques, environnementales, économiques ainsi que sur l’ergonomie au travail et l’impact paysager.