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Export des vins et spiritueux français (FEVS) : bilan 2019 positif, mais 2020 pourra être difficile

Antonio Leccia, président de la FEVS

Le bilan des exportations des vins et spiritueux français a été présenté hier à Vinexpo-Paris par la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS). Les exportations de vins et spiritueux français atteignent 14 milliards d’euros (+5,9%). Une part significative de cette progression résulte des envois d’anticipation réalisés dans un contexte international de fortes tensions commerciales. Le solde des échanges s’apprécie à 12,7 milliards d’euros (+8,5%), confirmant la place de second excédent commercial du secteur des vins et spiritueux, après l’aéronautique. « Ce résultat positif en 2019 ne doit toutefois pas nous tromper : les tensions commerciales et politiques internationales ont pesé fortement sur les exportations des entreprises françaises de vins et spiritueux et annoncent une année 2020 difficile » souligne Antoine Leccia, président de la FEVS. (tous les résultats, champagne compris, ici)

Incertitudes dans le monde 

Aux Etats‐Unis, les exportations de vins et spiritueux progressent de 16% à 3,7 milliards d’euros, pour des volumes en hausse de 5,5%. Après un premier semestre très porteur, la croissance du chiffre d’affaires a été fortement majorée par les envois d’anticipation liés aux tensions commerciales transatlantiques (aéronautique, taxation des services numériques). L’entrée en vigueur, le 18 octobre 2019, des taxes américaines de 25% a entrainé un recul de 17,5% des exportations françaises de vins tranquilles en bouteille sur le seul dernier trimestre 2019, soit une perte de chiffre d’affaires supérieure à 40 millions d’euros.

Les incertitudes liées aux conditions de sortie du Royaume‐Uni de l’Union européenne ont également conduit à des anticipations de la part des entreprises. Il en résulte une hausse de 4,4% des exportations de vins et spiritueux français, à 1,4 milliard €. Les expéditions vers l’ensemble de l’UE s’élèvent à 4,7 milliards € (+3,8%).

Le ralentissement économique en Chine et les tensions politiques à Hong‐Kong pèsent sur le chiffre d’affaires qui diminue de 3,1% sur l’ensemble Chine / Hong‐Kong / Singapour. Dans un contexte de baisse des importations chinoises de vins, l’absence de droits de douane dont bénéficient l’Australie et le Chili représente un réel avantage compétitif face aux vins français. Ces derniers reculent ainsi de 16% en volume et 8% en valeur. Les spiritueux, Cognac notamment, restent pour leur part bien orientés (+3%).

« Des risques élevés sur nos trois premiers marchés… »

Le chiffre d’affaires mondial des spiritueux français croît de 8,8% à 4,7 milliards €, avec des volumes stables à 53 millions de caisses ; celui des vins atteint 9,3 milliards € (+4,4%), pour 139 millions de caisses (+0,7%). « Nous avons certes quelques motifs de satisfaction, à l’image de nos exportations vers le Japon qui progressent de près de 10% suite à l’entrée en vigueur, au 1er février 2019, de l’accord commercial conclu avec l’UE.  Mais le contexte international fait peser des risques élevés sur nos trois premiers marchés (Etats‐Unis, Royaume‐Uni et Chine), qui représentent à eux seuls plus de 50% de notre chiffre d’affaires global » rappelle Antoine Leccia.

« La situation aux Etats‐Unis est de toute évidence la plus inquiétante et donc la plus urgente. Les sanctions arbitraires qui touchent notre secteur depuis le 18 octobre mettent en péril notre développement sur le premier marché mondial, ce qui sera lourd de conséquence sur les entreprises exportatrices et, plus largement, sur les 500 000 acteurs de la filière Vin. Sans action rapide des pouvoirs publics, l’impact de ces sanctions sur la filière ne peut que s’accroître en 2020. Il est désormais indispensable que le Gouvernement apporte des réponses concrètes aux demandes portées par notre filière depuis quatre mois, notamment par la création d’un fonds de compensation d’urgence de 300 millions d’euros. Il est grand temps que l’Etat assume ses responsabilités à l’égard de notre secteur »  a conclu le président de la FEVS.