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Le conte de Noël du champagne Edouard Brun

Emmanuel Delescot et Philippe Bienvenu présentent la cuvée Sensorium en porcelaine

Au mois de novembre, une petite maison familiale d’Aÿ a fait parler d’elle en lançant une bouteille de champagne à 8 000 euros. J’avais déjà évoqué sa commercialisation (lire ici). Il s’agit plutôt d’un mathusalem (six litres) en porcelaine. Une exception champenoise. Son histoire est étonnante. Elle débute Outre-Rhin quand un homme d’affaires allemand, amoureux du champagne et des arts de la table, cherche à investir en associant ces deux passions. Il souhaite un flacon en porcelaine. L’affaire n’est pas simple car en Champagne, qu’il soit brun ou vert voire transparent, le contenant reste le verre. De plus, il faut gérer la résistance à la pression et la forme de la bouteille, sachant que la porcelaine se rétracte à la cuisson. C’est donc la manufacture Reichenbach qui se charge de la technique. Un travail qui va durer près de quatre ans. Mais qui peut rapporter gros puisqu’un dépôt de brevet international a été déposé à destination de tous les effervescents du monde. Son avantage est évident pour le champagne, grâce à la porcelaine opaque, on évite l’horrible goût de lumière. A cela on peut ajouter que la porcelaine permet de conserver le champagne plus longtemps au frais. Fallait-il encore trouver de quoi mettre en valeur ce mathusalem. Là aussi, c’est en Allemagne avec la fondation de l’artiste James Rizzy que l’accord se conclue. On le sait à l’instar de la collection Taittinger, l’art contemporain et le champagne se marient bien ensemble.

Une fois sorti des moules, il reste encore à trouver le champagne. C’est chose faite grâce à Philippe Bienvenu. Ce dernier est à l’origine de l’histoire étonnante de la bouteille en or d’Armand de Brignac avec la famille Cattier à Chigny-les-Roses. Grâce à son carnet d’adresses, il fait jouer ses relations (dont un certain James Guillepain , un ancien de Moët & Chandon, bien connu en Champagne) qui le dirige vers la maison Edouard Brun. C’est une petite maison familiale d’Aÿ tenue par les frères, Philippe et Emmanuel Delescot. La maison Edouard Brun possède un domaine de 9,5 hectares dans les grands et premiers crus d’Ay, la montagne de Reims et la vallée de la Marne. Ici le temps s’est arrêté comme pour mieux rester dans une tradition champenoise ancestrale. L’ascenseur à fûts sert encore à chaque vendange. « Pour célébrer l’anniversaire de nos 120 ans, nous avions prévu d’élaborer une cuvée spéciale« . C’est tant mieux ! Car ces vins serviront pour les mathusalems.

Baptisée Sensorium

La gamme est créée, elle est baptisée Sensorium. L’édition est proposée en édition limitée « Art Edition » de James Rizzi (Grand cru, 7O% chardonnays et 30% pinots noirs base vendange 2013 ) à 8 000 euros et en design classique (Premier cru 70% pinots noirs et 30% chardonnays base vendange 2013) à 6 500 euros.  La sortie de la bouteille de 0,75 litre est prévue pour 2020. Se voulant être l’image d’un produit haut de gamme en dehors des codes classiques champenois, le mathusalem a été présenté en novembre dernier dans un palace parisien. Depuis il a eu les honneurs de la presse internationale dont le fameux Harper’s Bazaar, ou le Wine Spectator, car il est évident qu’avec la valeur ajoutée dont il est doté, il est destiné aux marchés internationaux, d’ailleurs la précision vient immédiatement : « nous avons des touches dans les Emirats ».

Philippe Delescot avec la cuvée Sensorium en design classique.