Un rapport du Sénat dédié à la fiscalité comportementale, notamment pour les boissons alcoolisées, a été dévoilé le 30 mai. La filière de la vigne et du vin s’alerte des propositions de ce rapport, notamment la mise en place d’un prix minimum de vente par unité d’alcool, proposition qui ne s’attaque ni aux enjeux de santé publique, ni aux réels enjeux de la filière.
Dans un communiqué, Samuel Montgermont, président de Vin & Société indique « Ce rapport ne fait pas les bonnes propositions. Au lieu de lutter contre les consommations excessives, il est proposé de cibler la consommation de tous les Français qui sont pourtant pour la grande majorité des consommateurs modérés. Si les sénateurs veulent comme ils semblent le dire aider la filière vitivinicole, parlons rémunération des producteurs et non d’une taxe déguisée pour les Français et qui n’a jamais montré d’efficacité sur la santé publique ».
Pour Bernard Farges, président du CNIV, (Comité National des Interprofessions des Vins à appellation d’origine et à indication géographique ) « la question du prix rémunérateur pour les producteurs est au centre des débats politiques depuis plusieurs mois. Nous relevons le défi de lancer une concertation comme le propose la rapporteure. Nous appelons à une solution concrète pour garantir une juste rémunération de tous les échelons de la filière ».
« Pourquoi vouloir restreindre l’accès à un produit qui a déjà connu une chute de 70% de sa consommation en 60 ans et sans augmentation de la fiscalité ? Nous alertons sur une trajectoire inacceptable qui stigmatise profondément le vin et peut, à terme, le faire disparaître de nos tables et de notre culture », concluent les responsables professionnels.
La modération est ancrée dans les habitudes des Français : plus de 8 d’entre eux sur 10 consomment moins de 2 verres par jour, 9 sur 10 ne consomment pas tous les jours, respectant dans leur grande majorité les seuils fixés par Santé Publique France.