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Salaires, conditions de travail : les syndicats du Champagne tracent leur cap pour 2025

Face à une proposition patronale jugée insuffisante, l’intersyndicale CFDT-CGT du Champagne dresse une feuille de route offensive pour 2025. Objectif : défendre le pouvoir d’achat et dénoncer une smicardisation rampante du secteur.

Réunie à Reims, l’intersyndicale du Champagne a décidé de refuser la dernière proposition des employeurs : une augmentation générale de 1,5 % assortie de 28 euros annuels sur la prime de vacances. Une mesure jugée largement insuffisante au regard de l’inflation et de l’évolution du salaire minimum.

En toile de fond, un désaccord profond sur l’indice de référence utilisé lors des négociations. Alors que les employeurs s’appuient sur l’inflation moyenne sur 12 mois, l’intersyndicale réclame un alignement sur l’évolution du smic, comme c’est le cas dans d’autres conventions collectives. En 2024, le SMIC horaire dépasse déjà certains coefficients de la grille salariale de la profession, une situation jugée inacceptable par les syndicats.

Une hausse de 3,13 % exigée

Pour enrayer ce phénomène d’« absorption programmée des coefficients », les syndicats revendiquent une revalorisation générale de 3,13 %. « Il est urgent de stopper la smicardisation galopante des salaires », alerte l’intersyndicale, qui voit dans cette politique un risque accru de recours à la main-d’œuvre extérieure, au détriment de l’emploi local et de l’attractivité du secteur.

Vers un changement d’interlocuteur ?

Les syndicats pointent également du doigt le fonctionnement de la commission sociale de l’Union des Maisons de Champagne (UMC), qu’ils estiment incapable d’assurer un dialogue social respectueux. Ils appellent à un renouvellement des interlocuteurs, afin de sortir d’un climat qualifié de « chantage systématique » autour des recommandations patronales.

Une mobilisation en plusieurs actes

En 2025, l’intersyndicale prévoit d’intensifier sa présence sur le terrain avec un calendrier d’actions clair : participation à tous les événements majeurs du Champagne, campagne d’affichage pour « révéler la face cachée » du secteur, et actions ciblées dans les maisons selon les temps forts de l’année viticole et de production.

Malgré cette posture résolument combative, les syndicats affirment vouloir privilégier le dialogue. « La meilleure option reste la négociation », concluent-ils, tout en assurant leur soutien aux délégués engagés dans les négociations annuelles obligatoires dans chaque maison.