À propos de l’écologie du recyclage, en Champagne, on ne manque pas d’idées ! Ainsi prenons l’exemple d’Emeline De Sloovere (Champagne De Sloovere-Pienne) à Brugny-Vaudancourt, cette jeune vigneronne de 33 ans, ne mettra plus de coiffe métallique et utilisera à la place un timbre collerette en papier pour fermer ses bouteilles. Voici donc une évolution de rupture en faveur d’une baisse des entrants non recyclables. Et ce serait une première de ce type en Champagne.
Fière d’un savoir-faire transmis depuis cinq générations, son domaine est implanté sur les hauteurs des côteaux Sud d’Epernay, dans la Vallée de l’Ardre, la Côte des Blancs et la Vallée de la Marne. Toutes les cuvées sont élaborées au sein de la propriété provenant de leur vignoble de 8 hectares. Selon Emeline De Sloovere : « Nous avons déjà une démarche tournée vers l’environnement et le respect de la nature pour la partie viticole et dans la vinification. Sur la partie cave à manger nous travaillons avec des produits de notre jardin ou de notre verger quand la production le permet, et l’importance pour moi du circuit court et de la traçabilité est primordiale. Cela me paraissait donc normal d’avoir aussi le moins d’impact possible lors du processus final : l’utilisation de bouteilles allégées, papier simple et encre, et le choix de la bande de papier au lieu de la coiffe afin de parfaire cette démarche éco responsable et bas carbone ».
Plus concrètement, il s’agit d’une bande en papier qui pèse moins d’un gramme. La fabrication et le recyclage sont facilités grâce à l’utilisation du papier. Pour Emelyne De Sloovère, « Il n’y a aucun changement de qualité. C’est le muselet qui permet de fermer une bouteille de champagne. Cette bande ne dévalue en aucun cas, l’efficacité du muselet, de la même manière que les coiffes n’en améliorent pas l’efficacité. Je suis contente d’avoir la chance de pouvoir utiliser cette bande à la place de la coiffe, c’est une satisfaction personnelle de pouvoir proposer aux clients un packaging différenciant et en accord avec notre démarche éco-responsable. D’autant plus qu’il a été conçu par mes soins du dessin à la réalisation de l’habillage ».
Bien sûr, comme l’on peut s’en douter, Emelyne De Sloovère explique : « pour l’instant c’est beaucoup de logistique, car toutes les bandes sont apposées à la main. Donc cela nous demande quasiment le triple de temps de pose par rapport à une coiffe posée en machine. Mais je pense que cela vaut le coup ». Toutefois, elle ajoute : « Si notre démarche peut encourager d’autres maisons à évoluer vers les bandes à la place des coiffes, effectivement cela serait pour nous une certaine fierté. Celle d’avoir ouvert le chemin à une nouvelle ère de packaging en Champagne ».
