« Nous nous préparons au pire mais je ne veux pas faire peur. Nous verrons « .Comme les rumeurs et les bruits courent, voici de quoi les faire taire avec l’interview des deux présidents de l’interprofession champenoise, Maxime Toubart pour le Syndicat Général des Vignerons (SGV) et Jean-Marie Barillère pour l’Union des Maisons de Champagne (UMC). Une interview croisée que l’on peut lire dans le quotidien régional l’union. Outre les rendements et les vendanges, l’interview évoque également la crise sanitaire, les expéditions et la révision de l’aire d’appellation. De nombreuses questions y sont posées. Je vous laisse les lire ainsi que les réponses dans ce lien ICI
Ainsi qu’un extrait :
» Il faut aussi penser à la vendange sous deux aspects : la main-d’œuvre et le rendement. Que peut-on en dire aujourd’hui ?
J-M. B. : Aujourd’hui, on ne va pas parler de chiffres de vendange car ils sont liés à un accord qui arrivera durant l’été et en tenant compte de cette crise sanitaire et de ce que nous pourrons faire pour pouvoir concilier deux choses qui paraissent antagonistes aujourd’hui. D’abord, clairement, on va vouloir continuer à protéger la valeur qui a été créée. Et ne pas refaire les erreurs du passé. Pour ce faire, il va falloir limiter le poids des stocks dans le financement et la partie cash de l’ensemble de la partie viticole comme du négoce. Cela veut dire moins de sortie de cash avec la vendange 2020 que ce que nous avions l’habitude de faire pour aider nos différentes entreprises à survivre, c’est le point clé et majeur. Quand on dit ça, je pense aux entreprises viticoles, il y a un niveau en dessous duquel elles ne vivent plus. Donc il y a un écart entre les deux et il faut permettre à tout le monde de vivre. C’est là qu’on va mettre un peu de matière grise et d’énergie pour venir concilier ces deux objectifs, de donner suffisamment de trésorerie à l’hectare aux entreprises viticoles pour qu’elles puissent continuer tout le mouvement notamment environnemental qui a été pris, et aux entreprises de négoce de ne pas être obligées de brader. Donc avoir des mesures relativement restreintes à la vendange. C’est très clair dans notre esprit. L’autre point qui, lui, est à peu près sûr d’arriver, c’est que recruter 100 000 personnes pour les vendanges, cette année, cela me paraît très compliqué parce que nous avons habituellement 50 % de gens qui viennent de l’Europe qui ne pourront peut-être pas se déplacer parce que les frontières seront peut-être fermées et donc, il va falloir faire avec les moyens du bord et surtout, si on doit continuer à avoir les gestes barrières, ce n’est pas très compatible avec une vendange. On va avoir tous ces aspects-là à gérer et, une fois encore, tout dépend de la situation de la crise sanitaire et donc, donnons du temps. Nous nous préparons au pire mais je ne veux pas faire peur. Nous verrons.