Le dimanche 13 septembre, des dizaines de cavistes venus de toute la France se réuniront en Champagne, au Domaine Renaudin à Moussy, près d’Epernay (lire ici), à l’occasion de l’Assemblée générale du Syndicat des Cavistes Professionnels (SCP). Le confinement a en effet contraint le SCP de repousser son AG annuelle statutaire qui correspondra de ce fait à la fin des vendanges, période elle-même exceptionnelle pour les champenois.
Une AG post-covid
Pendant cette journée, les cavistes vont pouvoir rencontrer et déguster les cuvées des marques de Champagne partenaires et des vignerons mobilisés par les organisateurs. Le Syndicat Général des Vignerons leur présentera aussi la nouvelle segmentation de la gamme des Champagne de Vignerons.
Les administrateurs et membres du SCP termineront cette journée placée sous le signe de l’excellence professionnelle (et de la responsabilité sanitaire) et de la réflexion prospective par un diner de gala, organisé par le Centre Vinicole de Champagne – Nicolas Feuillatte, avec les responsables champenois.
Pendant ce temps, un deuxième groupe de cavistes rejoindra Reims dès le dimanche soir pour partager un diner avant de disputer le lendemain les épreuves de la Journée de qualification du Concours du Meilleur Caviste de France 2020.
Le Syndicat des Cavistes Professionnels a confié l’organisation du Concours au magazine Terre de Vins qui s’appuie sur des partenaires fournisseurs des cavistes et interprofessions. Les 40 candidats sélectionnés à l’issue de la première épreuve en ligne s’affronteront 14 septembre 2020 à Ludes, chez Canard Duchêne afin de décrocher l’une des huit places pour la finale.
Cavistes et Champagne, des valeurs communes
Les cavistes, restés ouverts pendant le confinement, ont réussi à maintenir leur position et gagner en visibilité. De nombreux clients recrutés pendant la période semblent rester fidèles après et le circuit spécialisé enregistre depuis la fin du confinement des ventes jugées très dynamiques voire supérieures aux années précédentes, compensant ainsi progressivement les pertes subies en mars et avril. Ces bons chiffres sont très encourageants surtout vu l’effondrement du secteur CHR, les restaurateurs étant de gros clients des cavistes. C’est donc considérablement renforcés que les cavistes vont pouvoir discuter du développement à venir de leur activité, placée sous les meilleures auspices vu les attentes formulées par les consommateurs et que la crise du covid a accentué : proximité, sécurité, durabilité, qualité, humanité, circuits courts, etc . (cf Etude IPSOS pour SCP )
Le Champagne représente 12% du chiffre d’affaires annuel des cavistes tous univers de produits confondus. L’appellation y est donc particulièrement importante, malgré des marges faibles et qui inquiètent les cavistes professionnels, confrontés à des formes de concurrence qui détruisent de la valeur au lieu d’inciter les prescripteurs à porter l’image de l’appellation et sa singularité sur les marchés de consommation. Une fragilité dans laquelle les vins effervescents concurrents s’engouffrent lorsque des relations de partenariats durables n’ont pas été suffisamment entretenues entre vignerons et cavistes.
Mais de belles opportunités s’ouvrent. Les cavistes observent dans différentes régions de France un réel transfert des achats de belles bouteilles jusqu’ici dégustées en restauration vers les cavistes : les consommateurs découvrent en effet les différentiels de tarifs qui les incitent à redécouvrir les belles cuvées pour leur consommation à domicile.
Cavistes et réseaux sociaux : une évidente continuité
Au cours de la journée de l’assemblée générale, les cavistes évoqueront différentes problématiques lors d’ateliers d’échanges. Le premier d’entre eux sera animé par Marina Giuberti qui a, dès la création de ses deux boutiques cavistes dans le Marais à Paris, basé son développement sur une stratégie de communication digitale particulièrement rodée et efficace, comme l’ont démontré les derniers mois.
C’est le fruit de son retour d’expériences qu’elle communiquera à ses confrères et consœurs cavistes. Succédant à une première phase de sensibilisation des cavistes aux enjeux qui s’ouvrent du fait de la bascule de la société dans l’ère du digital, la profession travaille en effet à s’armer progressivement en compétences et capacités à se saisir de ces outils devenus incontournables … et au final tout à fait pertinents pour prolonger le rayonnement commercial naturel des cavistes, que ce soit auprès de leurs communauté proche ou éloignée. De nombreux cavistes sont en effet déjà très présents sur les réseaux sociaux avec des communautés de milliers de followers.
Quelques chiffres
Selon le SCP, sont considérés comme cavistes tous les points de vente physiques détaillants spécialisés de vins et/ou alcools à emporter, ouverts à une clientèle de particuliers, et qui ne vendent pas uniquement les vins produits par le gérant/propriétaire.
- 5800 points de vente spécialisés en 2019 = Le commerce français par excellence (avec le boulanger)
- 75,3% d’indépendants.
- 9 sur 10 situés en
- 30% des cavistes travaillent seul.e.s dans leur boutique
- 47 ans en moyenne
- Les femmes représentent 1 gérant sur 5 est une femme et plus d’un tiers des salariés
- Chaque jour, les cavistes de France accueillent et conseillent environ 180 000 personnes
- 3 clients sur 4 visitent leur caviste au moins une fois par mois
- Environ 15 000 emplois directs