Quoi de mieux que d’allier la nature au vin pour élaborer une cuvée au plus près du terroir. Désireux d’aller au bout de la démarche, Benoît Dehu, vigneron, Jérôme Viard, tonnelier (Tonnellerie de Champagne) et Goeffrey Orban, spécialiste du terroir champenois lancent une première expérience en Champagne : déterminer le goût du bois d’un seul arbre pour fabriquer un fût ou s’élèvera un vin.
Avec une recherche au plus près de l’écosystème du champagne, ces trois passionnés vont creuser profond pour découvrir un lien organoleptique entre le sous-sol d’un arbre planté dans une forêt de l’appellation Champagne et le vin, un lien déterminé par le bois d’un fût fabriqué à partir de ce même arbre. Un peu alambiqué, je vous l’accorde, mais particulièrement intéressant ! Car sur le principe que le vin puise son énergie du lieu où il se trouve, Goeffrey Orban est persuadé, que la géo-sensorialité existe dans le bois ». Ce qui sans nul doute pique l’intérêt de Jérôme Viard, ce spécialiste des fûts en Champagne, « pour moi, c’est un rêve qui se réalise ! On va aller goûter ce qui se passe en forêt et voir ce qui se passe dans le vin ». On va essayer de comprendre la forêt par la microtoponymie ». Justement en évoquant la microtoponymie, c’est donc dans la forêt de Le Breuil dans la Vallée de la Marne non loin de la rivière du Surmelin que le trio a jeté son dévolu. Une explication toute simple est liée à ce choix « c’est une forêt privée qui est dans ma famille depuis longtemps » signale Benoît Dehu. Ce vigneron fait partie de cette génération de jeunes viticulteurs qui se posent des questions, tentent d’y répondre en recherchant une conception et une élaboration de plus en plus précise de leurs vins « je recherche l’authenticité et le savoir-faire, c’est un vrai projet de vignerons, car le terroir nous appartient, c’est aussi une façon d’avancer pour les générations futures ».
L’expérience passera par l’analyse du sol, du sous-sol par le biais d’une fosse pédologique, puis la dégustation en décoction du bois de l’arbre choisi pour découvrir les qualités du merrain afin qu’il puisse être le corollaire du vin. Une sorte de liaison parfaite entre le contenant et le contenu. On attend de voir (et de goûter) le résultat final.