Hier, les chiffres définitifs des expéditions de champagne de l’année 2019 ont été établis par le Comité Champagne. Avec 296,5 bouteilles expédiées et 5, 05 milliards d’euros, force est de constater que la Champagne a encore fait plus avec moins dans un contexte un peu flou qui masque une certaine réalité du marché.
Comme l’année dernière (lire ici) avec une hausse de 0, 8% en volume (155, 9 millions de cols), l’export a réalisé un très bon chiffre en dépassant les trois milliards d’euros à l’inverse de la France qui, elle, recule encore de – 4% (141, 5 millions de cols) avec un chiffre d’affaires de deux milliards (-1,9%).
Les bonnes surprises…
Si on affine un peu ces données, en terme de chiffres d’affaires, avec 625, 2 millions d’euros, c’est le marché américain qui se place en première place des pays importateurs avec une belle hausse de 15, 3% pour un volume de 25, 6 millions de bouteilles.
Le Royaume Uni réserve une belle surprise puisque les baisses successives enregistrées depuis plusieurs années sembleraient enfin s’enrayer avec une hausse de 6, 2% en chiffre d’affaires (431, 2 millions d’euros) et de 0, 8% en volume (26, 9 millions de bouteilles). Côté progression, on peut évidemment compter sur le japon, désormais 3 ème marché de la Champagne avec une hausse de 11, 2% en chiffre d’affaires (354, 6 millions d’euros) et de 5,2% en volume (14, 3 millions de bouteilles) mais également sur les pays du nord de l’Europe : la Finlande, la Norvège, la Suède et le Danemark dont les volumes comme les chiffres d’affaires progressent (voir le tableau des expéditions 2019 ci-dessous).
…Et les moins bonnes
Côté déception, les terribles incendies qui se sont déclarés en Australie en pleine période estivale pour cette partie du monde et de préparations des fêtes de fin d’année ont entraîné une baisse de la consommation (-8, 7% en volume avec 7, 5 millions de cols et -7, 9% en valeur avec 113, 5 millions d’euros). Le « monde chinois » comprenant la Chine Hong-Kong et Taïwan est aussi en baisse, que cela soit en volume avec 4 millions de cols (-12%) ou en valeur avec 97, 6 millions d’euros (-07%). A ce propos, on peut noter que c’est la Chine et Hong-Kong (ce que l’on peut comprendre au vu de la situation politique de l’ile en 2019) qui font descendre les chiffres de ce « monde chinois ». En revanche, Taïwan bénéficie d’une belle hausse de 25, 3% en valeur avec 13, 7 millions d’euros et 15% en volume avec près de 500 000 cols.
Le fameux double effet
Au premier regard, avec un chiffre d’affaires record malgré cette baisse des volumes, on pourrait qualifier cette année de « mi-figue-mi raisin ». Mais ce serait se leurrer. On le sait ce qui est expédié n’est pas automatiquement acheté et consommé. On sait également qu’entre trois et quatre millions de cols ont été envoyés en fin d’année afin d’éviter les conséquences futures et possibles des droits de douanes des taxes « Trumps » ou encore de subir un contrecoup « Brexit » outre-Manche. Ceci expliquant cela, ce sur-stockage (qui a d’ailleurs continué en début d’année 2020) risque d’entraîner un double effet. D’une part, avec une incidence sur les prochains chiffres des expéditions pour 2020, d’autre part avec un contre-coup sur le futur « rendement marché », qui, comme son nom l’indique, s’appuyant sur les chiffres du marché de l’année passée va déterminer la fameuse « ‘appellation » champagne pour les vendanges 2020. Et malgré les voeux pieux de certains, rien ne laisse présager qu’elle atteigne les 10 000 kg/h.
ICI le tableau des expéditions de champagne en 2019