… Oui, ça bouge, ça peint, ça enduit, ça construit, ça rénove, ça embellit. Derrière de grandes portes en bois, rue Pasteur à Avize, la maison Frerejean Frères s’étend. Une extension du siège social après le rachat de la demeure voisine celle de l’ancien maire de la commune (André Tessier). Un site destiné à la réception et à l’oenotourisme.
L’histoire du champagne Frerejean Frère est également liée à une personnalité champenoise. Celle de Didier Pierson. Didier Pierson est un peu comme un enfant terrible de la Champagne. Il passe sa vie entre la GrandeBretagne et la France, Une partie dans le sud de l’Angleterre, sur le vignoble du domaine d‘Hambledon, l’autre partie sur celui de la Côte des Blancs avec la maison FrèreJean Frères. Même si les Champenois qui partent à l’aventure des sparklings wines british font beaucoup parler dans les médias, je préfère évoquer la maison FrereJean Frères. Qui est également une très belle aventure. Elle démarre en 2005 avec la vente du champagne Taittinger à au fond de pension américain Starwood (qui le revendra par la suite à une partie de la famille Taittinger). De fait la famille Taittinger est grande et comporte de nombreuses branches, dont Rodolphe, Guillaume et Richard Frerejean-Taittinger font partie. Mais bon sang ne saurait mentir. Et par le plus grand des hasards, à la même époque, les trois frères rencontrent Didier Pierson lors d’une dégustation à Londres. » On a commencé par une cuvée. Presque une cuvée familiale portant le nom de la famille Frerejean Frères. Un millésime 2006. J’élabore alors un champagne, une petite production de 5 000 cols, mais j’aime bien cette idée de travailler en équipe » explique Didier Pierson. Et l’affaire se monte, Didier Pierson s’associe donc avec les trois frères et met à disposition quatre hectares à Avize.
Champagne officiel du guide Michelin
En 2019, les choses ont nettement évolué. Déjà la commercialisation est montée à plus de 100 000 bouteilles, quelques petits morceaux de vignes ont été acquis, une société de négoce a été créée ainsi qu’une société de distribution située à Paris. » On se consacre uniquement aux Grands et Premiers noirs et Grands et Premiers Blancs » indique Didier Pierson. Dont l’objectif est d’élaborer des cuvées à destination des belles tables : » nous sommes d’ailleurs le champagne officiel du guide Michelin » précise-t-il. Ces vins sont équilibrés, très aromatiques, tout en gardant une belle fraîcheur. De fait, il s’associe parfaitement à la gastronomie. Le principe champenois de la « haute valeur ajoutée » est une évidence avec une vinification parcellaire issus des terroirs de Cramant, d’Avize, Ambonnay, Bouzy, et Mesnil-sur-Oger. Le reste est de l’ordre du secret : » je suis comme un grand chef, je ne communique pas mes petits secrets. Nous ne nous sommes pas donnés d’objectif de volumes. On essaie de faire de la haute couture« . Ces vins sont aromatiques, tout en gardant une jolie fraîcheur. Réalisant près de 80 % de son chiffre d’affaires à l’export avec des pays phares comme le Japon, les USA ou l’Australie, le champagne Frerejean Frères est doté d’une petite gamme de six cuvées dont un brut, un blanc de blanc, un blanc de blancs Grand Cru issus de parcelles de chardonnays remontant à 1926, d’un rosé et de la fameuse cuvée des Hussards millésime 2012. Pourquoi Les Hussards ? Il s’agit d’une référence en mémoire à la famille Frerejean Frères qui possédait une fonderie et fabriquait des canons sous l’ère napoléonienne. Il en reste d’ailleurs un à découvrir dans la salle de dégustation.
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