En Champagne, tout le monde parle du futur rendement des vendanges 2020, pouvez-vous évoquer votre position en tant président du Syndicat général des vignerons de la Champagne ?
Maxime Toubart : « Force est de constater que depuis des années, le Négoce a eu une politique de découragement de vente de bouteilles au Vignoble pour capter des contrats. Maintenant que ces maisons ont des contrats, elles se doivent de vendre leurs bouteilles, et on s’aperçoit que désormais c’est très compliqué. Donc sous couvert de ne pas perdre de contrat, on veut baisser les rendements. La baisse du rendement ne peut pas être la seule variable d’ajustement . Des négociants sont venus perturber l’histoire de la Champagne, il faut que ces maisons-là comprennent que ce n’est pas au Vignoble d’absorber cette variable d’ajustement lors de cette crise. On ne peut pas accepter d’être en dessous d’un certain seuil ».
Comment pouvez-vous déterminer ce seuil ?
Maxime Toubart : « Le niveau des charges est important en Champagne, que cela soit l’investissement en matériel, la main d’œuvres ou la démarche environnementale, tout cela est très onéreux, c’est évident qu’on ne peut pas passer en dessous d’un certain seuil de rendement. Si on calcule à 6 000 kg/ha, combien de personnes mettent la clé sous la porte ? Combien à 7 000 kg/ha ? Combien à 8 000 kg/ha ? On fixera les rendements le plus tard possible, mais on sait déjà que même avec un rendement à 10 000/9 000 kg/ha, certains étaient déjà en très mauvaise position ces dernières années. Aujourd’hui, je ne prendrai pas le risque de donner un chiffre. À cela j’ajouterai qu’on pourrait avoir un appel d’air en fin d’année. Actuellement, notre travail au Syndicat général des vignerons est de prévoir et d’adoucir pour qu’une majorité d’exploitation arrive à tenir ».
Quelles sont vos préconisations pour « prévoir et adoucir » ?
Maxime Toubart : « Avec un milliard d’équivalent-bouteilles en caves, c’est le financement du stock qui est très lourd. En plus, quand on y met plus de bouteilles qu’on en sort, il y a un moment où les choses ne vont plus. Il faut que le commerce se fasse. Et à ce propos, je reste sur ma position de créer une communication collective. Jusqu’à maintenant, la Champagne a peu ou prou fait appel à l’État pour l’accompagner. Nous avons des outils qui nous permettent d’absorber des baisses de moins 2%, voire de moins 3%, mais des baisses de moins 30%, comme on peut le prévoir, là, on ne saura pas faire. Il nous faut trouver un point d’équilibre entre le Négoce et le Vignoble et faire financer une partie du stock par les banques. La filière n’a jamais demandé trop d’argent à l’état. C’est un des poumons économiques de la Région. On le sait grâce à son chiffre d’affaires exceptionnel en 2019 (5 milliards d’euros), la filière Champagne fonctionne bien mais l’investissement et le poids des charges ainsi que le cahier des charges lié à l’appellation Champagne pèsent très lourds. C’est trop tôt pour le dire, mais on expédie 250 millions de bouteilles en 2020, cela peut aller plus vite pour se remettre, mais à moins de 200 millions de bouteilles, il nous faudra alors plusieurs années. Notre souhait est d’obtenir une année blanche en annulant tout ou une partie des dettes sociales et patronales, une partie des charges qu’on impute aux exploitants. Sinon on ne pourra pas passer le cap ».
Face à de tels défis, comment la Champagne peut-elle se relever ?
Maxime Toubart : « Je reste optimiste quand même. Je pense qu’il aura des opportunités à la suite de cette crise. De plus, on le sait la Champagne est appuyée sur des fondamentaux et ses racines sont bien ancrées et fortes. Et s’il est vrai que l’image du champagne est associée à la fête et la célébration, il n’en demeure pas moins vrai qu’elle doit également être liée à la durabilité du système, à la traçabilité et à la protection de l’environnement. Et nous ne devons pas baisser les bras sur ces aspects car notre vie va changer et les consommateurs vont changer. La Champagne a une belle carte à jouer. On est dans le dur, on est confiné, on est replié, on est rentré les premiers en crise, on en sortira peut-être les premiers. Mais n’oublions que notre force est l’interprofession. On a toujours su travailler ensemble, prendre des décisions interprofessionnelles pour résister à une crise telle que celle que nous traversons aujourd’hui. On s’en sortira car nous sommes capables de mettre des outils en action, de réfléchir entre le Négoce et le Vignoble même si on ne pourra pas sauver 100 % des opérateurs, on préservera l’image du produit, de la Champagne. Je pense également que ceux qui ont fait le choix de vendre des bouteilles, s’en sortiront peut-être mieux que ceux qui vendent au kilo. Et puis il faut penser que ce n’est pas une parenthèse que nous vivons, mais un vrai changement avec peut-être de nouveaux marchés. Cela ne sera plus comme avant ».
Bonjour oui pas simple cela mais mettre l’appellation trop basse ne servira à rien je pense mais 7500 a 8000kk paraît raisonnable en attendant les ventes de fin d’année puis peut-être débloquer au cas échéant par la suite et il faudrait aussi essayer de négocier avec l’etat sur la publicité plus cool et comme le dit maxime toubart étudier les charges impôt les prêts assouplir je sais cela sera très compliqué,il y a aussi le problème du prix du kg à revoir sûrement trop chers récoltons plus mais payer moins les kg de raisin à réfléchir car il faudra des bouteilles en conséquence le jour ou l’annee ou ça reprendra sinon impossible d’etre Compétitif avec d’autre effervescent qui prendrons des part de marché.Etaler les paiements peut-être aussi une solution pour faciliter le règlement des grandes maisons qui seront en difficulté forcément.Voila des idées avec d’autres qui j’espère aidera un petit peu à réfléchir sur des graves décisions à prendre Je suis un viticulteur en retraite après 50 ans et 5 générations de labeurs mais je pense à tous les jeunes comme nos enfants qui continue dans une situation qui sera pas simple mais soyons réactif devant une situation inédite cordialement dosy lecomte 🙏
Payer moins cher les raisins mais bien sûr, les charges et coûts de production on les a aussi , il n’y a pas de factures à la baisse et on gagne moins, sans aucune marge de manœuvre en cas de difficulté puisque dépendants du prix.
Chers manipulants vous commercialisez , vous connaissez des difficultés rapport aux ventes, vous assumez, c’est aussi votre travail de savoir vendre !
Il faut revaloriser le produit depuis trop longtemps rejoint et dépassé par d’autres en terme de prix public sans en offrir la qualité.
Posez vous la question, il est ou le problème, n’avons nous pas toutes une génération de viticulteur qui se seraient endormis sur les lauriers de leur aînés ?