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La production viticole 2021 est prévue historiquement basse

vendangeurs dans les coteaux de d Epernay dans la Marne

Les prévisions de récolte pour 2021 ont été arrêtées au 1er août par l’Agreste (les services statistiques du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation). Selon les estimations établies au 1er août 2021, la production viticole se situerait en 2021 entre 32,6 et 35,6 millions d’hectolitres, soit un niveau inférieur de 24 % à30 % à celui de 2020.

La production viticole 2021 est prévue historiquement basse, inférieure à celles de 1991 et 2017 concernées elles-aussi par un gel sévère au printemps. Pour l’heure, le rendement serait proche de celui de 1977, année où la récolte viticole avait été réduite par un gel destructeur et des précipitations estivales. La baisse de production entre 1977 et 2021 est la conséquence d’une réduction régulière des surfaces viticoles entre ces deux dates.

La quasi-totalité des bassins viticoles a été touchée par le gel printanier (essentiellement début avril), avec une intensité variable, notamment selon le cépage ou les bassins viticoles. Les bourgeons des cépages les plus précoces, Chardonnay ou Merlots, ont été les plus touchés au contraire de cépages tardifs comme Ugny blanc. La Bourgogne, la Vallée du Rhône et le Centre ont été les zones les plus touchées. Des bourgeons secondaires ont parfois en partie compensé ces pertes.

Etat des lieux de l’Agreste au 1 er août

En Champagne, le gel printanier a détruit 30 % des bourgeons, essentiellement sur Chardonnay. Des contre- bourgeons ont pu, en partie, compenser ces pertes. Avec la météo humide, les maladies sont très actives cette année. La moitié des grappes présente des symptômes de mildiou. Le retard végétatif atteint une semaine. Au total, la production agronomique s’annonce en baisse sur un an, ce qui devrait conduire au déblocage des réserves des années précédentes.

En Bourgogne, le gel a amputé une bonne partie de la récolte, notamment dans l’Yonne. Dans le Beaujolais, la vigne a été moins touchée par le gel compte-tenu de ses cépages plus tardifs. Pour autant, les maladies sont très présentes : mildiou, oïdium et black rot. La production de l’ensemble du bassin Bourgogne-Beaujolais est prévue en forte baisse sur un an.

En Alsace, le vignoble, peu avancé début avril, a été en conséquence faiblement atteint par le gel. La floraison à la mi-juin accusait un mois de retard comparée à 2020. Les précipitations élevées favorisent le développement du mildiou, notamment sur Pinots. Les attaques devraient entraîner des pertes. L’oïdium est également menaçant. Le potentiel de production s’annonce en baisse par rapport à son niveau moyen 2016-2020.

En Savoie, outre la présence de mildiou et black rot, la pourriture grise apparaît au stade fermeture des grappes. Dans le Jura, le vignoble a subi le gel, la grêle puis les maladies. La production s’annonce très basse.

Dans le Val de Loire, le gel printanier a touché tout le bassin, et plus durement le Centre. Les maladies exercent une forte pression, essentiellement sur le feuillage dont la croissance a été active. Des dégâts de grêle ponctuels sont survenus dans le Maine et Loire ou dans le Centre. En Pays Nantais, le nombre et le poids des grappes est faible. Dans le Centre, la coulure et le millerandage impactent les grappes. La production est prévue en forte baisse sur un an.

Dans les Charentes, le gel printanier est survenu à un stade peu avancé de la vigne pour le cépage majoritaire Ugny blanc. Les dégâts sont estimés à environ 15 % du potentiel de production. La pression du mildiou est forte. La production serait en baisse, après la récolte élevée de 2020.

Dans le Bordelais, les deux vagues de gel, début avril et début mai, ont touché de manière très variable le vignoble. Les dégâts sont importants au Nord de la Gironde, à Saint-Emilion, au Sud de l’Entre-deux-Mers, dans les Graves et le Sauternais. Le cépage Sauvignon est très touché, ce qui impactera la production de vins blancs. Les dégâts sont dans l’ensemble moindres que ceux occasionnés par le gel de 2017, mais d’une plus grande variabilité. La coulure et le millerandage affectent plus particulièrement les Merlots, conséquence d’une floraison déroulée dans des conditions fraîches et humides. Avec les précipitations incessantes en juin et juillet, le mildiou se développe. La production s’annonce en nette baisse sur un an.

Dans le reste du Sud-Ouest, le gel printanier a touché l’ensemble des départements, à des degrés divers. La coulure et le millerandage sont présents. Des pertes sont prévues découlant des attaques de mildiou et de black rot. Pour les grappes épargnées, les grains de raisin sont de bonne taille, favorisés par les précipitations estivales. Les Landes, le Lot et le Gers sont les départements dont la production serait la plus impactée.

En Languedoc et Roussillon, le gel a touché de nombreux vignobles, à l’exception du Roussillon. Les maladies sont peu présentes ou sous contrôle. La coulure est signalée notamment dans les Pyrénées Orientales. La pluviométrie est déficitaire. A ce stade, la végétation accuse un retard d’au moins une semaine. La production du bassin est prévue nettement inférieure à celle de 2020.

Dans le Sud-Est, le gel printanier puis la coulure entament la production. Seul le Var a été relativement épargné par ces aléas climatiques. Dans la Vallée du Rhône, après le mildiou, le botrytis menace les grappes. La sécheresse en Provence, si elle se poursuivait, pourrait venir encore diminuer les volumes de production qui seraient, au 1er août, déjà inférieurs à ceux des années précédentes.

En Corse, la production s’annonce à ce stade d’un bon niveau, proche de celui de 2020. Les sorties de grappes sont normales. Le gel a peu affecté la production globale de l’île.

Ces premières estimations sont établies sans connaissance des événements climatiques et des problèmes sanitaires qui pourraient survenir jusqu’aux vendanges. Elles sont donc susceptibles d’être révisées.


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