… le batteur, le fouet, le moser, swizzle stick, bref le bâton pour battre le champagne. La vision d’horreur ! Amoureux du vin, amateurs de bonnes et belles choses, spécialistes du bon goût, vous croyez que cette mauvaise habitude a disparu. A tort. D’abord parce que on a déjà rencontré des personnes (bien sûr, ce ne sont pas des amis ) nous signalant avec force de détails leurs problèmes gastriques qu’ils « ‘aiment bien le champagne, mais pas les bulles ! « . De plus, et ceci expliquant cela, Amazon, Zodio, BHV, Fnac… chacun propose son petit « fouet ». Il est donc temps de faire le point sur ce sacrilège !
Qu’il soit en matière plastique ou en or, qu’il soit simple ou sophistiqué, cela ne change rien à l’affaire : le batteur à champagne est une hérésie. Voici l’ennemi numéro 1 du champagne que certains barbares remuent dans leur coupe pour faire partir le gaz carbonique. Quant on pense au travail réalisé pour le produire et le conserver. De plus, on ne comprend pas pourquoi se débarrasser de cette effervescence qui fait ce qu’est le champagne. Ces bulles font partie du plaisir de la dégustation. Paradoxalement, ce sont parfois les mêmes qui touillent le champagne qui prendront un peu plus tard des sodas.
« Une tisane qui désole le palais »
Voici ce que dit le Larousse des vins : » Champagne (batteur à), instrument barbare né dans l’esprit inventif d’un ennemi du champagne. Tenter de supprimer les bulles légères de ce vin spirituel revient à essayer de lui enlever tout son esprit et son élégance. Le champagne ainsi maltraité prend immédiatement un goût d’évent désagréable. Le breuvage n’est plus du champagne et n’est pas du vin ; ce n’est plus qu’une tisane qui désole le palais et l’estomac. »
On retrouve l’origine de cet instrument dans les Années folles et voici ce qu’écrivait en 1925 dans Le Gotha des vins en France (Maurice Des Ombiaux) : « Les snobs dernier cri tirent de leur étui à cigarettes un petit balai d’or ou de platine, ou d’argent massif avec quoi ils agitent le vin qu’on a eu tant de peine à cultiver et à conserver dans la bouteille. » Et d’ajouter : » En Belgique, on appelle le batteur à champagne le… bâton des putains, et il est vrai que certaines professionnelles s’en servent régulièrement. Et comble de l’horreur, on a vu un jour une jeune femme battre son champagne avec… une de ses épingles à cheveux ! » (merci l’umc)
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