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Nouvelle découverte en mer Baltique : une épave du XIXe siècle révèle un trésor de champagne

©facebook Tomasz Stachura (plongeur Baltictech)

Les fonds marins n’ont pas fini de nous surprendre : des plongeurs polonais du groupe Baltictech ont annoncé une découverte exceptionnelle : l’épave d’un navire du XIXe siècle, chargée de caisses de champagne, d’eau minérale et de porcelaines, a été retrouvée au large des côtes suédoises, à environ 20 milles marins au sud de l’île d’Öland.  Les plongeurs ont pu dater le naufrage grâce à des bouteilles d’eau minérale en argile, scellées, portant une estampille de la marque allemande Selters, spécifique à cette époque.  L’équipe a immédiatement informé les autorités régionales suédoises de leur découverte. Cependant, le champagne et les autres objets retrouvés ne seront pas extraits de sitôt, en raison de restrictions administratives.

Ces dernières vingt dernières années, de nombreux millésimes ont été retrouvés au fond des mers. Le plus connu dernièrement est celui déniché par des plongeurs dans la mer Baltique en juillet 2010 dans l’épave d’une goélette ayant sombré non loin de l’archipel autonome finlandais d’Aaland. Un trésor de 168 bouteilles en juillet 2010, dont des Veuve-Clicquot datées de 1835 (j’ai eu la chance d’en déguster une toute petite goutte !). La bouteille de Veuve-Clicquot, ainsi qu’une autre de Juglar – une maison châlonnaise disparue depuis -ont trouvé preneur à 24 000 euros lors d’une vente aux enchères

En Juillet 1998, à la pointe Est de la mer Baltique, une expédition sous- marine suédoise retrouve l’épave du Jönköping par 64 mètres de fond, et remonta 2 400 bouteilles de Champagne Heidsieck & C° Monopole millésimé 1907. Si le Cognac et le Bourgogne n’ont pas résisté aux 82 années passées dans l’océan, par contre les 2 400 bouteilles de Champagne Heidsieck étaient parfaitement conservées. Les caisses bois, l’obscurité, a température constante et la pression de l’eau, autant d’éléments qui ont permis aux bouteilles de rester en état. Les analyses de laboratoire révéleront un vin très équilibré, non madérisé et avec un excellent goût. Un vin très recherché par son histoire et sa découverte. De quoi faire saliver d’envie les amateurs du monde entier. A raison. Une bouteille s’est vendue aux enchères à Moscou pour 224 000 €, devenant ainsi l’une des plus chères, si ce n’est la plus chère, bouteille de champagne vendues aux enchères.

Toujours en 1997 et toujours dans le nord de l’Europe, une région qui n’en finit pas d’apporter de bonnes surprises aux Champenois, cinq membres du club de plongée de Skagen partent s’enquérir du sort de l’épave du Volturnus. Partit de Londres le 27 octobre1919, le Volturnus a pour mission d’approvisionner la marine anglaise au Danemark. À 4 heures du matin, il heurte une mine le 11 novembre et coule à l’extrême nord du Danemark par trente mètres de fond. Les plongeurs découvrent neuf bouteilles de champagne. Les étiquettes ont disparu. Seule la mention écrite sur le bouchon a permis d’en déterminer l’élaborateur. Il s’agissait de Binet Fils & Cie-1911.

Le fond des mers serait-il une autre cave pour le Champagne ?

Ainsi sans être exhaustive, début décembre 2017, la maison auboise Drapier à Urville a présenté les résultats de son expérience baptisée à juste titre Immersion. Il s’agit de deux emballages jumeaux contenant d’une part, une bouteille vieillie sous l’eau, d’autre part, une bouteille vieillie dans les caves de Drappier. Chaque « bouteille immergée » est délicatement emballée de sorte que les coquilles, qui ont poussé sur la bouteille en vieillissant, ne sont pas endommagées. En janvier 2018,  la maison Leclerc-Briant à Épernay a commercialisé sa cuvée Abyss. Immergés en février 2016 au large de l’ile d’Ouessant, les flacons y ont reposé durant en un an. Cette cuvée a été spécifiquement élaborée afin que sa vinification se révèle dans les fonds marins.

Et la question se pose : la mer serait-elle la meilleure cave du monde, préservant arômes et pression ? Sur ce thème,  la maison Roederer a participé à une expérience avec des bouteilles de Brut Premier qui ont été immergées en 2008 à quinze mètres de profondeur dans la baie de Saint-Malo. Elles y sont restées durant un an. La communication sur cette expérience est d’ailleurs restée discrète.

D’ailleurs en termes de communications,  il existe une différence de taille entre mettre une bouteille sous l’eau et découvrir d’anciens flacons dans les entrailles d’un vieux galion au fond de la mer… le rêve n’est pas le même. Demandez au capitaine Haddock !


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