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Trump taxe les vins et spiritueux européens à 20 % : le marché américain en péril pour les exportateurs français

Il nous avait menacé d’un coup de massue à 200 %. Finalement, ce sera « seulement » 20 %. Après avoir agité la menace d’une hausse de 200 % des droits de douane sur les vins européens il y a quelques semaines, Donald Trump vient de confirmer l’instauration d’un tarif de 20 %, dans le cadre d’un plan de réciprocité commerciale. Une annonce qui, sans atteindre les sommets initialement brandis, fait tout de même trembler la filière française des vins et spiritueux.

Selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS), les ventes françaises aux États-Unis pourraient reculer d’au moins 20 %. « Ce tarif est colossal », alerte Gabriel Picard, président de la FEVS à l’Agence Reuter. « Cela aura un impact très significatif sur les affaires aux États-Unis… un impact très significatif sur le consommateur américain. »

Les États-Unis constituent de loin le premier marché à l’export pour les vins et spiritueux français, avec 3,8 milliards d’euros d’expéditions en 2024, en hausse de 5 %. Des groupes comme LVMH (Moët & Chandon, Hennessy), Pernod Ricard ou Rémy Cointreau sont en première ligne. Pour rappel, les États-Unis confortent leur position de premier marché mondial en valeur pour le champagne, avec un chiffre d’affaires de 819,9 millions d’euros et 27,4 millions de bouteilles, soit une progression modérée de 1,3 % en valeur et 1,9 % en volume par rapport à l’année précédente.

« Il n’existe aucun marché de remplacement capable de compenser la perte du marché américain. »

Ce plan douanier, présenté comme un rééquilibrage, concerne tous les vins européens. En 2024, les exportations de vins de l’Union européenne vers les États-Unis ont atteint 4,88 milliards d’euros, représentant 28 % de la valeur totale des exportations viticoles de l’UE. Ainsi, le Comité européen des entreprises vins (CEEV) a également réagi dans un communiqué : Mazia Varvaglion, présidente, indique que l’impact pourrait être sévère : « les droits de douane annoncés sur les vins de l’UE porteront un coup dur à nos entreprises, en créant de l’incertitude économique, des licenciements, des reports d’investissements et des hausses de prix. Cibler les vins de l’UE ne fera que des perdants de part et d’autre de l’Atlantique. » Et elle prévient : « Il n’existe aucun marché alternatif capable de compenser la perte du marché américain. » Pour rappel, les États-Unis sont le premier marché mondial en valeur pour le champagne, avec un chiffre d’affaires de 819,9 millions d’euros et 27,4 millions de bouteilles, soit une progression modérée de 1,3 % en valeur et 1,9 % en volume par rapport à l’année précédente.

Une relation commerciale à préserver

Les secteurs viticoles américain et européen ont bâti, au fil des années, une coopération solide, symbolisée par la signature en 2020 d’une Déclaration de principes UE-États-Unis sur le commerce du vin. Un cadre commun pour défendre le libre-échange dans une industrie historiquement mondialisée. On peut comprendre qu’ Ignacio Sánchez Recarte, secrétaire général du CEEV, dénonce une mesure injustifiée : « L’imposition de tarifs réciproques dans le commerce transatlantique du vin est difficile à justifier, vu les faibles écarts entre les droits de douane pratiqués par l’UE et les États-Unis. » Et d’appeler à une issue diplomatique : « Nous invitons les deux parties à trouver une solution négociée, qui pourrait prendre la forme d’un Wine Fair and Reciprocal Trade Deal. »

Alors que les exportations françaises des vins et spiritueux sont déjà en baisse depuis deux ans, sur fond de tensions commerciales, de ralentissement en Chine et de pression sur les prix, cette nouvelle escalade douanière menace d’aggraver encore le recul du secteur en 2025.


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