C’est par le biais d’une lettre « aux communicants sur les champagnes bio« , que l’Association des champagnes biologiques (ACB) lance un cri d’alarme sur « des cas répétés d’usurpation du label AB ».
Selon l’association, 2020 devrait être une année record pour les conversions bio en Champagne. Ainsi l’appellation pourrait enregistrer une augmentation de près de 60% des surfaces déjà engagées. Et afin de respecter et d’encourager leur engagement, il est demandé à chacun des journalistes, critiques, communicants…de faire preuve de vigilance et de transparence.
Pour l’ACB, il faut protéger le Label AB de l’usurpation. « Alors que 14% du vignoble national était conduit en bio en 2019, la viticulture biologique représentait seulement 3,4% de la surface de l’appellation champenoise, et la commercialisation de champagne bio concernait moins d’un pour cent de la production de la filière (chiffres ici). Rappelons, qu’à la différence des vins tranquilles, il faut six ans au minimum, quand on démarre une conversion, pour produire une cuvée de champagne bio, et que le « champagne en conversion Bio » n’existe plus depuis la mise en œuvre de la règlementation européenne Vin Biologique en 2012″.
« Une politique de greenwashing au degré d’ambigüité variable «
L’ACB dénonce certains producteurs qui utilisent un vocabulaire opaque : « si certains acteurs parlent de leur changement de pratiques en toute transparence et exactitude, d’autres n’hésitent pas à s’engager dans une politique de greenwashing au degré d’ambigüité variable, pratiquant parfois sans vergogne une communication trompeuse quant à leurs pratiques culturales. D’autres ignorent simplement la loi qui protège le mode de culture biologique« . Et de faire la liste de ces arguments commerciaux trompeurs ou fallacieux « qui se retrouvent malheureusement parfois aussi partagés dans les médias traditionnels du vin, et trop souvent sur les divers réseaux sociaux où la surveillance est moindre. Ainsi nous voyons de plus en plus de présentations de domaines de champagne décrits comme « bio non certifiés », « bio non revendiqué », « presque bio », « d’inspiration biodynamique », « inspiré par la philosophie biodynamique d’untel », « n’utilisant aucun pesticide de synthèse », etc… Ces allégations sont souvent appuyées par un argumentaire décrivant l’obtention du label Bio comme étant « compliqué, trop administratif, trop coûteux », ou encore « clivant, voire sectaire ! ».
Donc pour s’y retrouver et comprendre pour mieux transmettre, l’ABC a rédigé un texte en lien avec la DGCCRF, venant rappeler la loi en matière de communication sur les Champagnes Biologiques. Il est ici .
*L’Association des Champagnes Biologiques a vu le jour en 1998. Elle regroupe des producteurs engagés en Agriculture Biologique, et cherche à promouvoir le développement de la viticulture biologique dans l’appellation Champagne. A ce jour, 114 domaines champenois notifiés à l’Agence Bio y adhèrent. L’ACB œuvre au quotidien au sein du réseau Bio en Grand Est, membre régional de la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique.