Les ventes en grandes surfaces représentent un peu plus d’un tiers du marché français du champagne. Comme partout ailleurs, la fermeture des réseaux traditionnels de consommation à l’instar des bars, restaurants, hôtels a pesé sur les ventes de Champagne en France en 2020. Si les achats alimentaires dans la grande distribution explosent lors du premier confinement, ce n’est certainement pas pour du champagne. Et ce malgré le développement des apéritifs virtuels, de la restauration à emporter ou en livraison. Ainsi, au cours de la semaine précédant le week-end de Pâques 2020, les ventes de Champagne dans les grandes surfaces régressent de 55 % par rapport à la même semaine de 2019. Ce phénomène s’est étendu sur toute la durée du premier confinement (du 17 mars au 11 mai).
En fait, cette situation liée à la crise sanitaire se ressent dans toute la catégorie des vins effervescents au sein des hypers et supermarchés : les volumes reculent de 9,1 % et le chiffre d’affaires de 6,3 %. Dans cet environnement peu propice, le Champagne, selon les chiffres du Comité Champagne, s’en sort un peu mieux que le reste de la catégorie avec un recul de 5,5 % avec 33,8 millions de cols vendus pour une valeur de 679,8 millions d’euros. De plus, le prix moyen d’une bouteille a légèrement augmenté pour s’établir à 20,13 €.
Les ventes en promotion en recul
Les hypers et supermarchés concentrent désormais 30 % des ventes de Champagne en France en 2020 (+5 points en un an). Globalement, le recul des ventes dans la grande distribution en 2020 s’établit à -5 % en volume et -4 % en valeur, ce qui représente une perte de 2,6 millions de bouteilles comparée à 2019.
On peut également noter qu’à la suite de la mise en place des lois issues des Etats Généraux de l’Alimentation (EGAlim) en 2019, la part des promotions du champagne comme produit d’appel (les fameux champagnes à moins de douze euros !) n’a cessé de décroître. En 2020, cette part constitue 37,3 % des volumes de Champagne, soit un recul de 4,9 points par rapport à 2019. Certes, ces ventes en promotion sont en recul et donc font chuter les volumes, a contrario, les champagnes non promotionnés enregistrent une croissance de 2,6 % des volumes et de 3,2 % du chiffre d’affaires.
Quant à ce que les Français préfèrent acheter, si la catégorie des champagnes rosés reste stable (8 % des achats), le demi-sec accuse un fort recul (-13,1 %) et ce sont toujours les champagnes BSA (brut sans année) qui constituent toujours une large majorité des volumes vendus dans la grande distribution (86,5 %). On le sait déjà, on vit dans un monde de brut !
(J’ai également écrit cet article dans le magazine Reflets Actuels du mois de juin 2021)
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