C’est un dossier qui date… et qui continue : celui de la commune de Champagne dans le canton de Vaud (bastion de la culture du chasselas).
Si on s’en souvient, c’est en septembre 1997 que l’Union européenne exige une interdiction absolue de l’utilisation de l’appellation Champagne pour des produits ne provenant pas de la Champagne. Or un village viticole suisse appellé Champagne produit chaque année quelques milliers de bouteilles d’un chasselas (vendus en moyenne environ entre 10 et 20 francs suisses) vendu sous l’étiquette « Champagne, appellation Bonvillars d’origine contrôlée » (un plus de 180 ha). Le Comité Champagne, notre chevalier blanc de l’appellation Champagne (lire ici) a porté haut et fort (et longtemps) ce dossier et a gagné il y a une quinzaine d’années. « Ils n’ont en effet pas le droit, à l’inverse de tous les autres villages viticoles vaudois, de mentionner leur commune comme lieu de production et doivent se contenter, en guise de précision géographique, de l’AOC Bonvillars. Ils ne se sont pas pour autant résignés et mènent une bataille acharnée pour faire reconnaître leurs droits » commente le journaliste de 24 heures (journal quotidien de Suisse romande). De fait, les vignerons champagnoux ne lâchent pas l’affaire. Ainsi selon un arrêté daté du 13 janvier, le Conseil d’État du Canton de Vaud indique avoir créé une neuvième région de production — en plus de Chablais, Lavaux, Dézaley Grand Cru, Calamin Grand Cru, La Côte, Vully, Côtes-de-l’Orbe et Bonvillars —, qui se nomme « Commune de Champagne » (j’en connais qui doivent bondir !!!). Sur l’étiquette, il, devra être mentionné « Vin Suisse ». Autre contrainte de cette AOC « Commune de Champagne », elle ne peut que proposer du chasselas. Mais comme le précise le journal 24 heures : « C’est une étape pour permettre à l’interprofession des vins de Champagne (VD) de faire valoir son droit à Bruxelles. Mais cela ne change rien en matière d’étiquetage. ». Et oui, il n’y a de champagne qu’en Champagne !