Avec le lancement de sa toute nouvelle cuvée Hemera, la Maison Henriot achève sa mutation. Cette évolution a débuté en 2005 à l’arrivée de Laurent Fresnet, nouvellement nommé chef de caves. « C’est Joseph Henriot qui m’a demandé de réfléchir à une évolution des vins ». Une évolution influencée par la fraîcheur, la délicatesse et l’élégance. Au fil des années, Laurent Fresnet travaille sur le style des vins, y apportant une certaine cohérence, « Que cela soit le rosé, le brut Souverain, le blanc de blancs…, chaque cuvée est liée. » Une même signature pour la gamme. Il ne manquait que la cuvée de prestige, l’iconique Cuvée des Enchanteleurs ! Un choix radical a été effectué : celui de supprimer « Les Enchanteleurs » pour ne pas trahir le nouvel ADN de la marque. « La cuvée des Enchanteleurs est une cuvée très marquée par la maturité, très vineuse, elle correspond à une époque où l’on fumait le cigare à table. À ce titre, elle était parfaite. » L’imparfait est de mise puisque (malgré les pleurs des nombreux aficionados) elle est arrêtée. Voilà aussi de quoi la rendre encore plus emblématique…
La lumière du jour
C’est donc la Cuvée Hemera (portant le nom de la déesse de la lumière du jour dans la mythologie grecque) qui représente désormais le très haut de gamme de la maison Henriot (160 euros). Son assemblage est identique à celui de la cuvée des Enchanteleurs, seule la palette des vins et des terroirs a changé. Élaborée avec 50% de pinots noirs (Verzy, Verzenay et Mailly Champagne) et 50 % de chardonnays grands crus (Avize, Mesnil-sur-Oger et Chouilly), elle est dosée à 5 gr/l. Quant au choix du millésime, il est osé. L’année 2005 n’a pas été millésimée par tous les grands opérateurs en Champagne. Mais pour Laurent Fresnet, c’était une évidence : « c’est un millésime fruité, gourmand, frais et équilibré ». La cohérence est là.