Il fallait s’y attendre. Après leur déménagement du siège du Syndicat général des vignerons de Champagne (lire ici) les Vignerons Independants de Champagne réagissent par le biais d’une tribune.
« Depuis de nombreux mois, les Vignerons Indépendants de Champagne ont fait part à de nombreuses reprises au SGV de l’inquiétude de nos adhérents. La pandémie du COVID19 touchant l’ensemble de la filière Champagne, et n’épargnant aucune structure.
Depuis de nombreuses années, nous alertons également les instances syndicales sur le déséquilibre croissant entre la manipulation et le négoce, avec un seuil d’engagement passant de 60 % lors du contrat 2014 à près de 80 % lors du contrat 2019.
Certains adhérents ne s’estimant pas assez entendus, ne voulaient plus honorer leurs cotisations syndicales. Par souci d’apaisement, nous avons donc proposé de suspendre ces cotisations jusqu’au décisions vendanges. Une lettre conjointe des deux présidents du Comité Champagne prônant «l’unité du vignoble» parvenait aux vignerons le vendredi 20 juin, et le lundi 23 juin à 14H38, nous recevions un mail du SGV nous donnant «3 jours pour assurer la poursuite de nos activités hors des locaux du SGV», nous retirant toutes nos participations aux différentes commissions, ainsi qu’un droit de réponse au Conseil d’Administration du SGV le jeudi25 juin.
Cette décision a été prise par seulement quelques élus, sans se soucier du fait que le Conseil d’Administration du SGV soit seul souverain, et au mépris total de toutes les règles concernant protocole et préavis…
Voilà donc l’exacte vérité !
La Champagne est donc la seule région viticole française n’ayant toujours pas de représentant des Vignerons Indépendants au sein des instances régionales, à savoir le Conseil de Bassin, le Comité Exécutif, la CRINAO, et notre voix ne semble plus vouloir être entendue par le SGV.
Nous sommes donc particulièrement inquiets concernant les petites et moyennes exploitations, qui ont investi massivement ces dernières années pour rentrer dans des normes environnementales, que cela soit en bio, HVE ou Viticulture Durable. Il est regrettable de lire dans la presse que ces 400 exploitations – pour ne parler que des Vignerons Indépendants adhérents, mais combien sont dans ce cas ? -, qui représentent autant de famille, de main d’ œuvre, et donc un pan entier de l’ économie champenoise, soit traitée d’insignifiante d’un point de vue «industriel».
Malgré la mévente due au confinement, un seuil minimal de 9000 kg tirable, seuil d’équilibre concernant le coût de production, d’après une étude comptable commanditée par le SGV, permettrait sans doute, à tous les acteurs de lisser sans trop de dommages, les effets de cette pandémie, sur plusieurs années. Rappelons-le, les Champagnes issus de la vendange 2020 seraient commercialisés dans 2 à 5 ans selon les affinités de chacun.
Nous ne sommes pas là pour diviser, comme Maxime Toubart* aime à le répéter, nous avons toujours, et continuerons encore à prôner le dialogue, allons continuer à être source d’innovation, de proposition, et à porter la voix des manipulants dans de nouveaux locaux, avec une nouvelle organisation, grâce aux propositions d’aide et de nombreux soutiens.
La Champagne est unique, préservons-là !
Les Membres du Conseil d’Administration de la Fédération Régionale des Vignerons indépendants de Champagne ».
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