Si en Champagne, les vendanges sont une machine de guerre parfaitement huilée, c’est également le grand Moment champenois. Cette dernière étape dans la campagne viticole permet d’associer la récolte à une vie sociale, voire mondaine, réunissant tous ses acteurs en un temps donné. On le sait, ce ne sera pas le cas cette année. Oui, ces vendanges 2020 seront historiques ! Non pas par la quantité (dont on a largement évoqué le problème), non par la qualité (que l’on espère excellente), mais simplement par l’organisation. Chez Mum–Perrier-Jouët, on est sur le pied de guerre depuis le mois de mai dernier. « Un groupe de travail de l’interprofession a défini des consignes dans le cadre de la Covid 19. Chaque maison a repris ce guide de bonnes pratiques pour s’adapter » explique Stephane Varet, directeur du vignoble et de l’approvisionnement. Une adaptation qui débute avec le transport. » Avec 20% en moins cette année, ces personnes viennent en majorité du Nord et de l’Est de la France. On compte également 25% de Polonais. Avant de monter dans les cars, nous établirons un point de température. Bien sûr le masque est obligatoire et le lavage des mains également » précise Stéphane Varet.
« Nous évitons le face-à-face dans les vignes »
Pour l’hébergement, l’affaire est également compliquée » : » Nous avons réduit le nombre de personnes par chambre sur nos huit vendangeoirs répartis sur le vignoble (Verzenay, Aÿ, Côte des Blancs). Nous allons héberger près de 700 vendangeurs au lieu de 900″. Avec port du masque obligatoire et gel hydroalcoolique à disposition ». Côté restauration, là aussi, des changements se sont imposés, particulièrement pour le dîner, car le déjeuner s’effectue dans les vignes. Exit les grandes tables réunissant tout le monde en fin de journée, mais des plats individuels, des sachets individuels, des doses individuelles… « avec une formule self-service » indique Stéphane Varet.
Quant au chantier de cueillette, la prise de température a lieu avant de monter dans le bus : » Ensuite, nous évitons le face-à-face dans les vignes ». Bien sûr ( on ne se lasse pas de le répéter), le port du masque est obligatoire pour la grande majorité des opérations liées aux vendanges. Pour ce faire, les deux maisons se sont dotées de 40.000 masques… Stéphane Varet précise que « Les livreurs auront un accès limité au pressoir » , une limite qui, tristement, s’adresse aussi aux visiteurs et aux différents partenaires ou confrères qui ne pourront venir visiter, boire un coup, déguster et discuter de la qualité du raisin. Bref, l’aspect typiquement « champenois » des vendanges a pris une désolante tournure cette année !
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