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Pour le champagne Deutz, les vendanges pourront avoir lieu à partir de la seconde décade de septembre

« Gardons-nous de pronostics optimistes, le chemin jusqu’à la récolte est encore long et peut se semer d’embuches » indique Fabrice Rosset, président de la maison Deutz.

On avait un doute, et on le savait un peu déjà :  les vendanges ne seront pas précoces cette année. Une évidence vue la climatologie de l’année en Champagne. Mais grâce à la maison Deutz à Aÿ, on en apprend un peu plus. Un intéressant communiqué de presse nous résume ainsi les différents stades de la campagne viticole 2018/19 mais également nous apporte quelques détails sur  l’avenir.  Je vous le livre tel quel , car comme je l’ai rappelé sur mon post précédent (ici) : je me la coule douce en zone de chaleur extrême où mon cerveau marche au ralenti avec des neurones qui ne semblent fonctionner qu’au doux bruit que provoque l’effervescence des bulles de champagne versées par un époux prévenant dans ma flûte (…je vous le dis,  je suis  vraiment au ralenti !!!)

Février chaud et gel de printemps

 » Faut-il tirer une croix sur les hivers rigoureux ? C’est la question que nous pouvons nous poser légitimement cette année. Le froid fait partie des abonnés absents de l’hiver 2018-2019, seuls quelques frimas matinaux et quelques épisodes neigeux nous contraignant à cesser temporairement les travaux viticoles nous ont rappelé la saison. La pluie s’est elle aussi faite discrète et nous constatons un déficit de la recharge des nappes phréatiques à l’aube du printemps.

Sur la deuxième décade de février, le printemps semble s’installer et des records de température tombent (+2.6°C de température moyenne sur le mois !). Le spectre de voir encore un débourrement précoce guette la champagne. Ce temps chaud anachronique aura au moins permis aux équipes de Champagne Deutz de terminer les travaux de broyage et de préparation des sols pour les travaux de désherbage mécanique. Finalement, fin février les températures journalières fraichissent et le cortège de giboulées de saison arrive avec le mois de mars.

D’après les statistiques, ce sont les températures du mois de mars qui conditionnent la date de débourrement. Les chaleurs de février sont bien vites oubliées et le début du mois d’avril ne fera pas mentir son dicton. Au final, les dates de débourrement moyennes enregistrées sont respectivement le 8, le 13 et le 14 avril pour le chardonnay, le pinot noir et le meunier ; des dates proches de la moyenne décennale.

Paradoxe du réchauffement climatique, les occurrences de gels de printemps augmentent, c’est donc avec une attention toute particulière que nous avons surveillé la météo et plus particulièrement le thermomètre dès le débourrement passé. Début avril, un vent du nord venu de Scandinavie frappe aux portes de la Champagne, dégage le ciel et fait chuter les températures. Le gel frappe une première fois dans la nuit du 4 au 5 avril puis à plusieurs reprises du 11 au 15. Le premier assaut a été le plus destructeur : en cause, l’humidité importante de l’air. Fort heureusement, les dégâts restent majoritairement cantonnés aux bas de coteaux. Le pire a été évité… de peu.

Les mois de mai et juin sont ponctués d’épisodes orageux. De son côté, le mercure joue au yoyo. La floraison est enclenchée de manière assez précoce sur les parcelles les plus hâtives mais un rafraichissement des températures sur la deuxième semaine de juin viendra contrarier ces prémicesd’anthèse. La floraison tarde sur ces parcelles et peine à s’enclencher sur les autres. Ce n’est qu’à partir du 15 juin, à la faveur du retour de températures de saison que le cycle s’accélère en quelques jours. C’est rapidement et sous des températures caniculaires que la fleur se termine.

Pour notre vignoble, nous retiendrons une date moyenne de floraison au 20 juin. Cette date permet à Patrick Boivin, directeur du vignoble et son bras droit, Cédric Georget, d’entrevoir, après deux vendanges précoces démarrées en août, une récolte sur la seconde décade de septembre.

La situation actuelle au vignoble est saine, la floraison s’est déroulée dans de bonnes conditions (on notera juste un peu de coulure sur les parcelles dont la fleur a légèrement tardé). L’estimation de récolte en cours est de bon augure mais comme aime le rappeler notre président Fabrice Rosset, « gardons-nous de pronostics optimistes, le chemin jusqu’à la récolte est encore long et peut se semer d’embuches ».  La voix de la sagesse !