En ce lundi 20 janvier, selon un communiqué de presse envoyé par le Syndicat Général des Vignerons de la Champagne (SGV) , à quelques jours des discussions cruciales au sommet de Davos, les Vignerons et Maisons de Champagne interpellent le Président de la République et la Commission Européenne et les pressent de tout faire pour dissuader le gouvernement américain de s’acharner de nouveau sur les vins français et européens, en appliquant cette fois une taxe sur les vins mousseux en représailles de la mise en place, par la France, de la taxe sur les entreprises du numérique » . La filière Champagne, pour qui le marché américain constitue le premier marché en valeur et le deuxième marché en volume, n’acceptera pas de faire les frais de conflits dont elle n’est pas à l’origine. Elle met en avant les conséquences de cette taxe pour le secteur et plus largement pour l’économie régionale et nationale et appelle les élus à se mobiliser. »
Les USA, premier marché en valeur
Le communiqué de presse met également l’accent sur les différents enjeux : « Après avoir décidé d’appliquer une taxe sur les vins tranquilles français en octobre 2019 dans le cadre du conflit Airbus/Boeing, le gouvernement américain envisage désormais de mettre en place une taxe sur les vins mousseux, dont le Champagne en représailles de la mise en place par le gouvernement français de la taxe sur les entreprises du numérique. Pour rappel, les représentants des régions viticoles européennes et américaines ont officiellement appelé la semaine dernière à l’abandon des droits de douane sur les vins entre les deux marchés (lire ici) . À l’avant-veille des négociations cruciales entre le ministère français de l’Économie, le Commissaire Européen au commerce et Donald Trump, président des ÉtatsUnis, lors du sommet de Davos, les Vignerons et Maisons de Champagne pressent le gouvernement et la Commission Européenne de dissuader les autorités américaines de taxer les vins mousseux et plus largement tous les vins. La filière rappelle que le marché américain est le premier marché en valeur pour la filière Champagne (577,1 millions d’euros) et le deuxième en volume (23,7 millions de bouteilles expédiées) et, qu’au-delà des 570 exploitations exportatrices directement concernées, les conséquences économiques se feront ressentir sur l’ensemble de la filière et plus largement sur toute l’économie régionale et nationale ».
« Empêcher la mise en place d’une nouvelle taxe «
Ainsi le président du SGV Champagne, Maxime Toubart, et le président de l’UMC, Jean-Marie Barillère, tout deux co-présidents du Comité Champagne, qui ont eu l’occasion d’exprimer leurs inquiétudes au ministre de l’Économie il y a quelques semaines, expliquent : « Nous demandons au Président de la République, qui vantait publiquement il y a quelques jours l’excellence de l’agriculture et de la viticulture françaises, d’empêcher la mise en place d’une nouvelle taxe sur les vins français et le Champagne. Nous n’accepterons pas d’être pris en otage dans des conflits dont nous ne sommes pas à l’origine et qui ne nous concernent pas. Nous respectons les règles du commerce international et appelons les gouvernements à en faire autant ». Convaincu que les conséquences de cette taxe (qui pourrait aller jusqu’à 100 % et ainsi doubler le prix du vin) toucheraient l’économie de nombreux territoires et régions, le SGV Champagne adresse ce jour, un courrier est adressé ce jour à l’ensemble des élus locaux et nationaux pour les alerter et leur demander d’interpeler les plus hautes autorités de l’État. La filière Champagne appelle aussi de ses vœux la suppression de la taxe mise en place en octobre sur les vins tranquilles ».