Après connaître tous les contenants du champagne et savoir déboucher une bouteille sans faillir, dans ma série, » montrer tout son savoir champenois « , voici quelques éléments à apporter à la dégustation lorsque l’on ouvre une bouteille de champagne blanc de blancs.
Ce chardonnay, il faut d’abord le décrire. Si on y regarde de près, il a des bourgeons duveteux, blancs à liseré doré, des feuilles vertes tirant légèrement sur le jaune, bronzées sur leurs bosselures et à dos pratiquement glabre. Il se plaît particulièrement dans la craie pure de la Côte des Blancs, ainsi que dans celle de la région de Sézanne où celle de Vitry-le-François. On en trouve en moindre mesure sur la Montagne de Reims. Le chardonnay représente 30% de l’encépagement. Dans cette Champagne où l’assemblage est le maître mot, le blanc de blancs est devenu synonyme de délicatesse, d’élégance et de fraîcheur. La dénomination « blanc de blancs » trouve son origine en Champagne où elle a été utilisée pour éviter la confusion entre les vins blancs élaborés uniquement avec des raisins blancs et les vins blancs provenant de raisins noirs champenois. Toutefois, cette désignation est générique puisqu’elle est attribuée aussi bien à des effervescents qu’à des vins tranquilles.
On trouve au début du siècle des variétés du pinot blanc. Ce sont, dans la Marne, le petit blanc, blanc doré, gros Blanc, épinette (ou épinette blanche) et Beaunois, dans l’Aisne le Bon Blanc et le Bargeois, dans l’Aube l’arboisier et le beaunois. En 1900, les variétés du pinot blanc fournissent le tiers des raisins utilisés pour le champagne et sont concentrées sur le territoire de l’actuelle Côte des Blancs. La distinction ampélographique entre pinot blanc et chardonnay ne devant intervenir qu’au XXe siècle. En termes d’élaboration, le champagne blanc de blancs doit être issu uniquement de chardonnay même si quelques vignerons aiment y ajouter parfois quelques touches de cépages anciens blancs comme l’arbane ou le petit meslier. Cette disposition est valable également pour les liqueurs de tirage ou d’expéditions.
Histoire
Ainsi avant le 18 ème siècle, les vins blancs était élaborés en très faible quantité. Il se conserve mal et est consommé par des vignerons sur place et dans les cabarets. Il se vend à bas prix. Au fil des années, et avec la mise au point du vin de Champagne mousseux et de l’assemblage, le chardonnay entre dans les élaborations. Ce n’est pourtant qu’après la Seconde guerre mondiale que le blanc de blancs s’est développé. Au dernières vendanges, le prix du kilo de raisin d’un Grand Cru blanc de blancs a pu atteindre les 7 euros.
Terroirs
Des différences s’expriment selon les crus : les vignes de Cramant au nord donnent des champagnes plus puissants et ceux d’Oger sont plus fins et incisifs, Avize au milieu se caractérise par la finesse de ses vins qui ont également une belle présence en bouche. Pourtant, le blanc de blancs n’est pas réservé à la Côte des Blancs, certains chardonnays côtoyant les terres du pinot noir ou du pinot meunier apportent des arômes différents, plus charpentés, permettant d’élaborer des cuvées très intéressantes. Les vins de champagne à base de chardonnay présentent à la dégustation des caractères qui vont varier selon le terroir qui les porte. C’est ainsi que les meilleurs vinificateurs souhaitent aller plus loin que le simple « fin et élégant » pour exprimer le terroir.
La dégustation
Le chardonnay reste assez typique en dégustation, quand il est jeune, il présentera une couleur jaune pâle aux reflets verts, le nez sera à dominante florale et fruitée (type fleur blanche et agrume). En bouche, l’équilibre est dominé par l’acidité, ce sont des vins frais et nerveux. Lorsqu’il a atteint une certaine maturité, le blanc de blancs offre une couleur de jaune plus soutenue, avec un nez à dominante fruitée (fruits blancs, fruits jaunes, voire abricots secs et noisettes…). La bouche est équilibrée avec une fraîcheur qui reste perceptible, mais plus atténuée.Après un vieillissement prolongé sur lie, la couleur est or vert à paille, le nez évolue par des arômes de torréfaction, de fruits secs, voire de champignons séchés. Si la bouche présente plus de rondeur, elle reste très fraîche et droite avec une belle longueur de bouche.
Les flacons :
La couleurs de la bouteille de blanc de blancs peut être verte ou transparente. C’est un choix marketing difficile car on sait que la bouteille transparente mérite bien des égards en échange d’un esthétisme très apprécié des consommateurs.
Les plus grands blanc de blancs :
Le Clos du Mesnil (Krug) : Le Krug Clos du Mesnil est le produit d’un seul vignoble, d’un seul cépage, d’une seule récolte. Dans ce séduisant champagne, la pureté du Chardonnay est la caractéristique distinctive de Krug Clos du Mesnil. Les raisins 100% Chardonnay du Clos du Mesnil, un petit vignoble de 1,85 hectare niché au cœur même du village de Mesnil-sur-Oger sur la célèbre Côte des Blancs. Clos de murs depuis 1698, le Clos du Mesnil jouit du microclimat idéal, car il est situé sur le versant sud-est de la petite colline, protégé des gelées de printemps par son mur et les maisons avoisinantes.
Salon (groupe Laurent-Perrier): Quelques hectares dans le saint des saints de l’aire d’appellation Champagne à Mesnil-sur-Oger. Une vingtaine de parcelles est exploitée pour ce qui est apparu à l’époque comme le premier blanc de blancs de la Champagne avec un seul terroir de la Côte des Blancs, provenant d’un seul cru du Mesnil-sur-Oger, et du seul cépage chardonnay. Le premier millésime connu date de 1911.
L’Amour de Deutz : Les oenologues de la maison ont choisi d’assembler pour cette cuvée deux grands crus de la Côte des Blancs : Mesnil sur Oger, Avize et d’y ajouter une touche de Villers-Marmery, avec un chardonnay qui « pinote » dans le terroir de la Montagne de Reims.
Comtes de Champagne (Taittinger) : C’est un blanc de blancs composé chardonnays issus des crus de la Côte des Blancs : Avize, Chouilly, Cramant, Mesnil-sur-Oger, Oger, Vertus et Bergères-les-Vertus). Seul le vin de premier presse sont utilisés. 5% sont élevés en fûts de chêne pour apporter de la richesse à l’assemblage.
Dom Ruinart : Les chardonnays sont issus uniquement de grands crus de la Côte des Blancs (Avize, Cramant, Le Mesnil-sur-Oger) et du nord de la Montagne de Reims (Sillery, Puisieulx et Verzenay).
Louise (Pommery) : Avize, Cramant et Ay : La cuvée Louise trouve son origine au sein de ces 3 grands crus, Ce sont 200 vendangeurs dédiés, une majorité d’anciens, qui savent évaluer au premier coup d’œil les plus belles grappes qui seules méritent d’être retenues.
Mumm de Cramant : cuvée rare et précieuse, élaborée dès 1882 uniquement à partir de chardonnays du terroir de Cramant, cette cuvée n’est commercialisée que depuis 1960. Elle était jusqu’alors réservée aux administrateurs et amis de la Maison.
Attention liste non exhaustive !!!!
Bel article mais vous s avez oublè que sur les coteaux de la montagne de Reims 4!communes sont complantées en chardonnay , Trepail. Villers marmery, vaudemange, Billy le grand pour quelques centaines S d’hectares dont les chefs de caves raffolent . Sans compter les deux grands crus de Bouzy et d’Ambonnay sur certains lieux dis favorables à ce cépage.
A S
Merci de votre compliment quant à la Montagne de Reims, je l’ai bien évoqué dans mon article dans le premier paragraphe. Bien à vous.